La malawite Tabitha Chawinga meilleure joueuse, une victoire contre le sexisme !
Ce mardi 29 avril 2024 à la faveur d’une soirée de gala, la D1 Akerma a pour la huitième décerné des satisfécits aux joueuses et aux équipes qui l’animent. La malawite Tabitha Chawinga affole les compteurs.
La Fédération française de football (FFF) a organisé les Trophées D1 Akerma, une occasion pour résumer le championnat 2023-2024. Plusieurs récompenses ont été donc attribuées. Une africaine ne laisse personne indifférente. Ses œuvres émérites méritent qu’on s’y attarde un moment. Avec 18 buts marqués en 19 matchs, elle est la meilleure buteuse de la saison. De plus, la joueuse qui n’est qu’à sa première saison dans l’effectif du Paris Saint Germain sait aussi faire marquer des buts. Elle est co-meilleure passeuse décisive avec 10 balles distillées à ses partenaires pour scorer. Et pour parachever toutes ses performances, Chawinga est tout simplement la meilleure joueuse de D1 Akerma 2023-2024, devant la Norvégienne Ada Hegerberg (1ère ballon d’or féminin en 2018) de Lyon et la française Grace Geyoro du PSG. Sa franchise, le PSG est toujours en course pour un doublé Coupe-Championnat mais est déjà éliminée en Ligue des champions.
Chabitha, une androgyne ?
Pour en arriver là, Chabitha Chawinga a dû franchir les montagnes russes. Elle est née en 1996 à Lilongwe, la capitale du Malawi, un pays de l’Afrique australe. D’abord enfant, elle aimait jouer au foot. Mais c’est sans compter avec le machisme des sociétés africaines. Elle subit les railleries de son entourage. Comme elle a pu le confier à « 20 Minutes » en décembre 2023 : ‘’C’était bizarre pour les gens de voir une fille jouer au football. Ma famille était gênée, elle avait honte de l’image que ça renvoyait d’elle dans la communauté. Les gens parlaient dans notre dos, ils allaient voir mes parents pour leur dire que je couchais avec les garçons.’’ Et de rajouter ‘’Ma mère avait honte, elle ne voulait pas que je joue au foot et elle me frappait pour que j’arrête.’’
Celle qui est arrivée au PSG en prêt, du club chinois du Wuhan Jianghan University, a toujours vécu des humiliations. Certaines mauvaises langues disent même qu’elle est une androgyne (qui est femme et homme en même temps). Et pour démonter le contraire elle confesse presque au bord des larmes : « J’ai dû me déshabiller pour prouver que j’étais une fille ».
Une victoire contre le sexisme
La victoire sur le sort de cette brave fille devrait être un paradigme pour toutes les filles africaines raillées pour leur choix sportif. La tolérance et le changement des mentalités passéistes sur ce continent peuvent bien faire sa fierté. On ne demande pas certes de se perdre dans un féminisme béat mais de rehausser la valeur et le talent qui sommeille dans les filles africaines au lieu de les chosifier et d’en faire de simples objets de désir. # Je suis Chawinga !
Palmarès
Meilleure Joueuse
Tabitha Chawinga
Meilleure gardienne
Chimaka Nnadozie
Révélation de la saison
Inès Benyahia
Plus beau but
Eugénie Le Sommer