Marc Brys, Antoine Bell désavoue Eto’o
L’actualité footballistique au Cameroun depuis un certain temps est riche en polémiques. Depuis le limogeage de son ex-partenaire de sélection pour insuffisance de résultat, le président de la Fécafoot, Samuel Eto’o a du pain sur la planche.
Les difficultés pour choisir le successeur de Rigobert Song sur le banc des Lions indomptables ont fini par opposer l’ancien attaquant de l’Inter Milan avec son ministre de tutelle. Ainsi dans un communiqué du ministère des Sports datant du mardi passé, le Belge Marc Brys a été nommé sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun, en prenant la succession de Rigobert Song.
L’entraîneur de 61 ans est engagé pour une durée encore inconnue. Il aura pour assistant l’ancienne gloire du football camerounais, celui-là même qui avait marqué le but victorieux du Cameroun face à l’Argentine de Maradona (1-0) à la Coupe du monde Italie 1990. Brys a roulé sa bosse en Belgique, aux Pays-Bas et en Arabie Saoudite. De 1998 à ce jour, il n’a coaché que des clubs de seconde zone hormis le PSV Eindhoven (2008-2009) avec 10 victoires, 14 nuls et 16 défaites. Aussi son carnet d’adresses est pauvre et il possède un palmarès blanc. Rien à signaler comme performance majeure. Alors même que les camerounais s’interrogent sur l’efficacité de ce manager, il aussi question de légalité.
En effet, le Président de la Fécafoot, Eto‘o juge illégal ce choix imposé par l’exécutif. La Fécafoot a rappelé que le choix du sélectionneur est une prérogative qui revient aux instances nationales du football et non au gouvernement. Le président de la Fécfoot a d’ailleurs bourdé la cérémonie de mise en place du nouvel entraîneur. Cependant le ministre des Sport Narcisse Mouelle Kombi a indiqué dans le communiqué de nomination de Marc Brys : ‘‘[…] suite aux très hautes directives du Président de la République, Paul Biya, qui dirige sans partage ce vaste pays d’Afrique centrale depuis plus de 41 ans […]’’. Ce qui signifie autrement que c’est avec l’approbation du premier magistrat du pays. Une guéguerre dans laquelle Eto’o fait la sourde oreille et semble plus préoccuper par les obsèques de son père.
Dans cette rivalité autour du cuir rond camerounais, une voix brise le silence, celle de l’ancien gardien de but des Lions indomptables et actuellement consultant pour Africa 24 et RFI, Joseph Antoine Bell : « Je ne vois pas quel entraîneur, qu’il soit camerounais ou étranger, pourrait accepter une telle offre et se mettre dans une position très inconfortable qui pourrait nuire à sa réputation. Samuel Eto’o dit qu’il est occupé par les obsèques de son père, ce qui est louable. Quand pourrait-il trouver le temps de chercher un sélectionneur ? Et surtout dans quel but ? Un entraineur a été nommé, il faut en finir avec cette affaire. ». Par ces propos, Bell semble désavouer Eto’o. De quoi mettre encore de l’huile sur le feu. Les deux parties gagneraient à trouver un modus vivendi pour la renaissance du foot camerounais dont l’Afrique a tant besoin.