Simon Adingra a-t-il été réellement victime d’escroquerie au Bénin ?

La grosse révélation ivoirienne de la CAN 2023, Simon Adingra a été élu homme du match de la finale contre les Supers Eagles du Nigéria ce dimanche 11 février 2024. Au micro de la presse après sa performance XXL saluée par les aficionados du foot africain, il a exprimé sa grande satisfaction. Dans le sillage, il évoque son passage au Bénin dans un centre de formation qui ne serait qu’une arnaque. Que retenir ?

En marge d’une interview suite au troisième sacre continental de la Côte d’Ivoire, la nouvelle coqueluche des Eléphants de la Côte d’Ivoire a jeté un pavé dans la marre : « Mon parcours au Bénin n’a pas été facile […] Je pense que mentalement, mon passage dans les centres de formation m’a apporté un plus. Mon parcours au Bénin n’a pas été facile. Avec mes parents, j’ai été arnaqué quand j’étais plus jeune, par la grâce de Dieu, je me suis en sorti… » ; pouvait-on lire ce jour entre les lignes de plusieurs tabloïds africains à l’instar de Mégasport. La déclaration du joueur a fait couler beaucoup d’encres de salives. Chacun y va du sien et les interprétations de tout acabit fusent de partout à l’instar de cette allégation recueillie : « […] L’intéressé avait été victime d’une escroquerie après avoir écouté un homme se faisant passer pour un coach, lui promettant de le former dans une académie. La famille du jeune joueur avait perdu 300 euros dans cette affaire » ; ce confrère de RMC Sport semble se confondre avec un juge. Pourtant, la présomption d’innocence ne l’autorise guère à être affirmatif dans ses écrits. L’usage du conditionnel et la marque de l’incertitude dans les propos s’avèrent nécessaires dans de pareilles circonstances, juste pour des questions d’éthique et de déontologie.
Au milieu de cet océan de réactions subversives, une voix a rompu le silence pour nous donner sa version des faits. Au préalable, il convient de notifier qu’il n’a jamais été question de CIFAS-BENIN de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon qui a été ouvert le 11 octobre 2006 et officiellement fermé le 20 juillet 2011. Donc bien avant qu’Adingra ne foule la terre béninoise. Il s’agirait en effet d’ABI Sports. L’ex-formateur d’ABI Sports Médard GBEDESSIN se confie : « Je vous dirai que Adingra n’a jamais été escroqué au Bénin. Au contraire, ce qu’il est devenu aujourd’hui, c’est grâce au Bénin. Il a été escroqué dans son propre pays. Il y a quelqu’un qui leur a promis de les amener dans le centre de formation CIFAS à l’époque alors que CIFAS à l’époque avait déjà fermé ses portes. Il a été escroqué dans son propre pays. Il est venu au Bénin à 12 ans. Ils étaient 10. Certains d’entre eux sont encore dans le centre ABI Sports. Il a même un de ses frères qui est toujours là avec le centre ABI Sports du Bénin et qui joue le championnat béninois jusqu’à ce jour. L’escroquerie n’est jamais faite au Bénin mais en Côte d’Ivoire. »
En attendant que l’on retrouve ce dernier frère en question qui pourra nous donner plus d’amples informations ou de mener un enquête digne du nom pour situer les responsabilités, il est de mise de faire preuve de probité intellectuelle et de circonspection.

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