La Super Ligue Européenne ou la mort de la C1 ?
Ce qui n’était au début qu’un serpent de mer, devient avec les jours qui s’égrainent une menace imminente pour la Coupe aux grandes oreilles. Ce jeudi une décision de la Cour de justice européenne est apparue comme une estocade à la prestigieuse Ligue des champions européenne.
« L’organisation des compétition de football interclubs et l’exploitation des droits médias sont, à l’évidence, des activités économiques. Elles doivent donc respecter les règles de concurrence ainsi que les libertés de circulation, même si l’exercice économique du sport est caractérisé par certaines spécificités ». Voici la décision rendue ce jeudi 21 décembre 2023 au Luxembourg par la Cour de justice européenne (CJUE) après près de 12 longs mois de réflexion. Un coup dur pour l’UEFA dans le différend qui l’oppose à A22 Sports Management, du nom de la structure porteuse du projet de la Super Ligue. La CJUE a estimé que l’UEFA, a abusé de sa position dominante en menaçant de sanctions les clubs qui désirent rejoindre la compétition concurrente. A cette annonce, les langues se sont déliées et les avis restent aussi divergents les uns que les autres.
Ancelotti soutient la Super Ligue, Klopp reste nuancé
Le manager du Real Madrid Carlo Ancelotti approuve la décision de la Cour de justice européenne. En effet, il se confie à la presse : « Je crois que c’est une décision importante pour le football, pour tous les clubs. Certains n’en sont pas aussi convaincus, mais c’est clair qu’il ne peut plus y avoir un monopole à la tête de notre monde […] Je pense qu’à la fin, le temps montrera que c’est positif ». Quand l’on sait que Florentino Pérez, le boss du club madrilène, est l’un des fervents artisans de ce projet, il ne peut en être autrement. A l’opposé, les dirigeants de Liverpool soutiennent l’UEFA. Klopp face à la presse ne désavoue pas la position de ces derniers, mais nuance : « Je suis tout à fait d’accord avec le club. Mais je suis ravi que nous comprenions enfin que la FIFA, l’UEFA et d’autres organismes ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent. […] Nous devons parler de beaucoup de choses s’ils se contentent de faire ce qu’ils font, comme organiser des compétitions avec plus de matchs. Surtout que personne n’a vraiment son mot à dire. J’aime qu’ils soient un peu secoués, vous ne pouvez pas faire tout ce que vous voulez ».
A22 Sports Management dévoile son projet
La Super Ligue prendra en compte 64 clubs répartis en 3 ligues. La première, nommée Star League, va rassembler les plus grandes équipes du vieux continent. Elle sera composée de 16 équipes subdivisées en deux poules de 8 clubs. Les matchs se déroulent en aller-retour sous forme de mini-championnat. Donc, un club livre 14 matchs entre septembre et avril. Les 4 meilleurs de chaque section, s’affrontent comme dans des demi-finales et finales. Les vainqueurs de chaque groupe jouent la grande finale en un match unique. L’avantage majeur de cette formule, est de comporter de nombreuses affiches alléchantes entre grands clubs et d’attirer beaucoup d’annonceurs et un public également nombreux. La seconde ligue est la Gold League. Elle comporte également 16 équipes et respecte la même formule que la précédente avec la seule différence que c’est le niveau inférieur. Et puis la Blue League, qui sera la 3ème division européenne, comportera 32 équipes décomposées en 4 groupes.
Chaque année, les deux derniers de chaque division, vont descendre en division inférieure et le processus contraire pour les deux premiers. L’accès à la Blues League est conditionné aux résultats en championnat national.
A l’allure où vont les évènements, un modus vivendi serait souhaitable pour une synergie. Dans ce cas, la Ligue des champions ne serait qu’un lointain souvenir.